Découverte de la Maison de Campagne d’Horace

Abbé Capmartin de Chaupy, Découverte de la maison de campagne d’Horace, t. III, pp. 495-532.

Les Interprètes d’Horace s’étaient unanimement accordés à dire, que c’était Équotuticum propre en effet à frapper avantageusement leurs imaginations grammairiennes. Mais outre l’exclusion de cette Ville par sa qualité, contraire à celle que donne Horace à la sienne en s’appellent Oppidulum, nous avons vu qu’elle appartint indubitablement à une voie toute différente de celle qu’Horace suivît. Asculum [Ascoli Satriano] au contraire n’est pas seulement assuré par sa place et par le monument de cette voie qu’il possède, mais par la réunion de toutes les autres raisons. Son nom d’Asculum, est justement de la quantité qui fit appeler Formiers dans la même pièce, la Ville des Mamurra. La première chose qui m’y frappa en y arrivant, c’est la blancheur éclatante du pain exposé en vente pour le peuple même. L’eau s’y réduisant à une Fontaine du pied du Mont au haut duquel Ascoli est bâti, on ne s’y on pourvoit communément qu’en entretenant une bête de somme, pour l’y aller quérir. La Ville antique ne dut pas manquer de quelque édifice considérable, comme le prouvent deux colonnes antiques de la porte de 1’église : mais le local seul montre que l’ensemble ne dut être que la petite Ville qu’Horace dit. D’après des mémoires, Pratilli avait reconnu l’Équotuticum vers le vrai lieu que j’ai dit qu’il occupa. Mais comme des mémoires différents le plaçaient vers les lieux où nous en sommes, semblable à celui qui après avoir entendu l’Avocat adverse ajouta qu’il avait raison aussi, il prit le parti de croire qu’il y en avait eu deux. Je ne dirai contre le dernier, sinon qu’au prétendu lieu de Scotucio, non seulement Équus-tuticus aurait été hors de la voie : que je fais connaître maintenant d’un manière certaine, mais n’aurait appartenu à aucune voie, outre que ce lieu se trouvant six milles plus loin qu’Ascoli, Horace n’y aurait pu arriver avec les 24 milles seuls qu’il donnée à sa journée de Trivicum. La suite de la voie, d’Asculum jusqu’à Canusium [Canosa], qui fut la troisième journée d’Horace a dans le gros Bourg de Cerignole [Cerignola] un point bien certain, puisque ce nouveau lieu est aussi remarquable qu’Ascoli même, par un autre de ses milles aussi conservé et également resté quoiqu’un peu penché dans sa place antique. Ce mille est le LXXXI. Il prouve que le lieu fut à dix neuf milles justes d’Asculum, avec quoi l’estime commune s’accorde suffisamment. La voie que nous décrivons, recevait au moins là l’Équotuticiènne dont nous avons parlé, puisque Cerignole ne se trouva pas moins sur le chemin d’Hordone par où nous savons qu’elle passait, que sur celui d’Ascoli.
Du lieu où est Cerignole il ne reste plus que six milles jusqu’à Canose, qui s’annonce par l’ouvrage de la voie surtout dès l’Auside, sur l’un et l’autre bord duquel on le voit relatif à l’épithète de Violente qu’Horace donne à cette rivière, toute douce qu’elle paraît, puisque je l’ai reconnue guéable jusqu’à son embouchure. Mais c’est que la longueur de son cours, qui est d’au-delà de l’Apennin, ce que Polibe remarqua comme une merveille sans en dire la raison, qui est que l’Apennin se réduit là au haut pain de sucre du Mont-Vultur, c’est que la longueur du cours de l’Auside [Ofanto], dis-je, le charge en temps de pluie d’une infinité d’eaux sans frein dans un terrain si uni. Je conjecturerais, cependant qu’en donnant à l’Auside une telle épithète, le Poète ne se borna pas tellement au physique qu’il n’eut en vue le moral relatif à la fameuse bataille de Cannes donnée sur ses bords où la Puissance Romaine reçut une si violente secousse, que si le Sénat vint par honneur au-devant de Varron qui l’avait perdue, ce ne fut que parce qu’elle ne l’avait pas fait désespérer de la République. La rive droite de l’Auside, quasi dès le Pont de Canose où nous en sommes, est formée par une colline, qui s’approche d’abord plus ou moins de la Rivière, et qui à cinq milles, laisse entre elle et l’eau un espace d’environ un quart de mille de large sur trois milles de long. Cet espace finit justement à un lieu composé de deux éminences, qui conserve le nom, les ruines et des monuments de l’antique Cannes.
Cet efface fut le champ des escarmouches, parce que l’Armée Cartaginaise était à Cannes même dont elle était maîtresse, et que le plus avancé des Camps Romains (car l’Armée Romaine en a voit deux) dut être appuyé à la hauteur qui le commençait de la part de Canose, qui tenait encore pour Rome; mais outre qu’un tel espace eut été trop étroit pour une bataille, où Rome voulut employer le double de ses forces ordinaires, l’Histoire dit expressément, que la rivière fut passée pour la donner. C’est donc sur la rive gauche de l’Auside, où la plaine ne connaît point de bornes, et dans l’endroit précis qui en porte encore le nom de Campo-Del-sangue, que se passa ce grand événement. Cette notice, que je donne ici d’âpres l’examen du lieu, doit paraître d’autant moins indifférente, que non seulement on ne la trouve dans aucun moderne, mais qu’elle ne résulterait nullement du récit de Tite-live même. Lorsqu’on compare attentivement son récit avec celui de Polybe, on reconnaît très bien que l’Historien Latin a cherché de puiser surtout dans l’Historien grec en effet aussi exact que profond ; mais que pour n’avoir pas suivi la méthode de son modèle, qui avait été de n’écrire sur les actions qu’après avoir vu les lieux où elles s’étaient passées, il entendit ce qu’il lut de la position générale de l’armée Romaine de la part du Midi, comme si cela eut signifié, que pendant l’action elle avait la face tournée du côté du Midi quoiqu’il s’en ensuive tout le contraire, ainsi que l’on doit voir aisément. Par une suite de cette erreur il attribua le désastre des Romains à la poussière que le Vent appellé Vulturne dans le Pays portait directement dans leurs yeux. Rien de plus possible qu’un Vent appelé Vulturne dans la Pouille, du Mont-Vultur, d’où il y soufflait, puisque le jour que j’examinais le champ de bataille de Cannes, il y en régnait un violent et qui fut suivi de pluies, qui venait précisément de ce Mont qu’on y a en face. Mais d’après la position établie, les Romains n’auraient pu l’avoir que par derrière, puisqu’elle leur faisait tourner assez justement le dos au Mont pendant le combat. Ou la circonstance du Vent, dont en effet Polybe ne parle point, n’est rien moins que certaine par conséquent, ou si elle n’est pas dépourvue de fondement, ce Vent fut non le Vulturne Apulien qui dut être une sorte de Sud-ouest, mais le Vulturne reconnu par la Science antique, qui était un des Vents d’Orient selon les anciens, et qui d’après la notion que Vitruve en donne, comme d’un collatéral de l’Eurus, qui était le Sud-est, du côté du Silanus qui était l’Est, doit être regardé comme ayant été d’Est-Sud-est. Ce que le même Historien ajoute qu’un corps Romain après la déroute s’enfuît à Cannes, n’est pas seulement un second effet, semblable au premier, de la fausse idée des positions, mais est positivement contredit, par ce que narre Polybe quasi contemporain et qui avait vu les lieux; que la Ville de Cannes avait été détruite un an auparavant, et que la prise de la Citadelle qui en restait, où les Romains avaient établi leurs Magasins, fut pour ceux-ci une des principales raisons de risquer la bataille. Tite Live confondit dans ce trait Canose avec Cannes.
Mais reprenons notre voie, qui non plus n’approchait pas de Cannes de plus près que le Pont de Canose où nous l’avons laissée. Elle trouvait dès ce Pont la Ville qui lui donnait le nom, réduite maintenant à un chétif Bourg qui occupe la hauteur vouée au Château antique, mais dont la grandeur ancienne se juge assez par l’étendue couverte de ruines, parmi lesquelles on reconnaît un Arc de triomphe, l’Ovale de l’Arène d’un Amphithéâtre et des grands Arcs d’un Aqueduc relatif à la pénurie, qui fait qualifier en général le Daunien de pauvre d’eau par Horace. Parmi les plus superbes débris à l’Église de S. Savin, l’on admire six grandes Colonnes entières de Vert Antique qu’on ne voit en ce nombre de cette grosseur et d’une telle conservation que là. Canose a enfin deux monuments, le premier sur une colonne de marbre coloré qui exprime une consécration à Vortumne, et qui porte des noms d’Empereur, qui s’airaient croire qu’elle fut propre la voie, tout et le second qui marque le rang que tenait Canusium par rapport non seulement à l’Apulie, mais à la Calabre. Je ne parle point de la Table de Cuivre, qui contenait tout l’ordre politique de la Ville qui y fut trouvée en 1675 et qui a été illustrée par Damadène.
La voie au sortir de cette Ville, après le gîte intermédiaire appelé par les Itinéraires ad XV, et qui ne put être qu’Andria Ville devenue Village depuis qu’on en a fait un fief, trouvait la Ville de Rubes [Ruvo di Puglia] qui subsiste sous le nom de Ruvi. Cet espace de la voie qui dut être d’environ 30 milles est remarquable, pour être celui dont il reste plus de colonnes Milliaires. Sans compter celle qu’on trouve en pièces devant S. Savin au sortir de Canose, il en est cinq, qui ont été toutes transportées à Trani Ville de la Côte, où l’on les voit, la première, qui est la LXXXIX en deux pièces à la Porte de l’Archevêché, la seconde et troisième qui sont les LXXXXVI et CI en œuvre aux deux coins de la Maison vis-à-vis la quatrième la plus entière de toutes, qui est la LXXXXIII devant la maison Campitelli, et la cinquième d’une écriture presqu’effacée, mais qu’on devine être la CVIII, dans la rue au même quartier. Deux autres se voient à Korato [Corato], gros Bourg quatre milles avant Ruvi, le première dans le Bourg même à la Maison Palmieri, qui l’a partagée en deux pour avoir deux Boute roues égaux, et c’était la CIII, parfaitement conservée, et la seconde encore plantée dans sa place primitive, qui manque de son nombre mais qu’on juge avoir été le CIV, un mille avant ce Bourg, qu’on voit que la voie laissait là à gauche.
La Ville de Rubes sans antiquités est cependant très remarquable par la première pièce de pavé antique de la voie qu’elle offre à sa sortie ; sur quoi j’observerai I° que ce pavé, tout antique qu’on le reconnaît, n’est point composé de pierres telles que j’ai peint celles des voies, des entours de Rome, mais de pierres ordinaires du Pays, et d’une grosseur qui n’a rien de particulier. Il n’en faut point être étonné, puisque la voie Appienne n’était pas pavée différemment après Binevent [Benevento] comme je l’observerai en ses lieux : 2° que tout médiocre qu’est-il ce pavé, il me semble qu’on peut dire, que la voie Trajane ne l’eut que dans ses parties appartenantes immédiatement aux Villes, ou propres à certains pas, où le pavé est d’une indispensable nécessité. Ce qui me fait porter ce jugement c’est qu’ayant suivi cette voie assez exactement, je n’ai trouvé ni pavé entier, ni trace de pavé hors dans l’endroit où nous en sommes, au Mole de Bari, et dans un fond à environ 6 milles avant Brindes. Le pavé superbe des voies n’était pas entré d’abord dans la magnificence Romaine, comme on le voit par ce que rapporte Tite-live d’une Censure, qu’elle fit faire les voies en pavé dans la Ville, et de gravois dans la Campagne. Panvin a décidé sans doute que cette distinction n’avait eu lieu qu’au commencement, mais que la suite n’avait pas été connue, et qu’elle pava toutes les voies non moins hors la Ville, qu’en dedans. Mais il ne prononce ainsi, que parce qu’il n’eut point connaissance du monument que j’ai publié, qui fait voir que la voie Appienne même ne fut que de gravois après son XL mille jusqu’à Nerva, et que Trajan jugea digne d’une Inscription, d’avoir poussé jusqu’au Fore d’Appius le pavé que cet Empereur son Père avait commencé à Tripontium. Il se serait expliqué tout différemment encore, si comme moi il avait reconnu non les parties seules des voies qui sont autour de Rome pour lesquelles sa proposition est vraie, mais celles qui sont éloignées de la Capitale, notamment celles où nous en sommes, qui n’auraient pas manqué de la lui faire restreindre dans les bornes que je lui donne.
Horace, que ne divise son voyage qu’en journées entières, ne parle âpres Rubes que de Barium. Mais le milieu du chemin avait une Ville, dont l’antiquité est attestée par les médailles qui en restent, et dont j’y acquis celle dont le revers a l’épi, marque qu’elle ne se glorifiait pas moins d’agriculture que Métaponte, et l’autre plus rare offre dans ses deux côtés, oiseau de Minerve et la foudre de Jupiter, l’un et l’autre avec le nom grec de BYTONTΩNΩ une Ville si antique n’est cependant remarquable, que par le monument le plus moderne qui est une Pyramide de marbre, qui commence à montrer la faute de ne l’avoir pas faite massive, élevée pour la Victoire, qui assura à un Duc d’Anjou petit fils de Louis XV, frère du Père de Louis XV, la couronne d’un autre Duc d’Anjou frère de S Louis, Chef de la glorieuse race appelée dans l’Histoire Napolitaine des Angevins. La journée précédente, entre Andria et Korato [Corato], avait offert un autre monument moderne, que je puis ne pas passer sous silence quand ce ne serait que pour dire, que la Victoire qu’il vante de 13 Italiens sur 13 Français, du temps de nos dernières guerres pour le Royaume de Naples, n’eut pour cause que la loi qu’ils avaient fait précéder, de regarder comme hors de combat qui serait hors des lices, et le stratagème dont ils usèrent, de s’ouvrir devant une impétuosité, à laquelle ils désespérèrent de pouvoir en opposer une semblable, et qui emporta hors des termes la partie la plus redoutable de leurs ennemis.
Barium déjà nommé subsiste dans Bari, Ville qui se montre partagée entre la Terre et la Mer. Ses principales antiquités sont maintenant les Vases, appelés Étrusques surtout par l’Antiquaire Florentin, pour qui j’ai déjà eu occasion de dire que tout était Étrusque, mais dont le vrai nom est celui de Campana supellex, c’est à dire, de Vases Campaniens que nous avons vu chez Horace. Si l’on considère en effet la matière de ces Vases on voit qu’elle est la même que celle de tous les tests de la Poterie fine qu’on trouve parmi les décombres de toutes les Villes antiques (j’en ai trouvé notamment beaucoup dans ceux de Cures.), et qu’ils ne sont par conséquent que ces Vases dont la Campanie fournissait quasi toute l’Italie. Ce qui les a fait appeler Étrusques avec tant de confiance, c’est la qualité de leur Peintures, qui semblait remonter plus haut que les Romains, et plusieurs morceaux qui avaient été trouvés en Toscane. Mais si la première de ces raisons avait besoin être détruite, après la multitude des peintures découvertes à Herculanum, qui montre que celle de Vases, avec ses fonds rouges ou noirs, n’est que la peinture antique Romaine, elle le serait par les médailles Impériales trouvées à Bari dans les Vases même, ainsi que m’en a assuré celui qui a été le plus heureux en ce genre, qui m’en montra en particulier une d’Antonia avec le revers de la consécration. La seconde raison est encore plus réduite à rien non seulement par la Pouille et par les Terres de Bari et d’Otrante, qui étaient l’Apulie et la Calabre antiques, où l’on en trouve plus journellement, sans doute parce qu’elles étaient plus à portée de la Campanie, mais par la même Ville de Bari, qui a fourni seule plus de vases dont il s’agit, que l’Étrurie entière.
Après Bari Horace ne nomme jusqu’à Brindes qu’Égnatia, qui ne conserve d’entier, que l’enceinte assez curieuse de ses murs, au lieu où est la Tour de garde qui s’en appelle d’Agnazzo 6 milles avant Monopoli formée de ses débris. Mais comme l’espace est de plus de 60 milles, les Itinéraires nomment avant Égnatie Turres Aureliane que leur distance doit faire reconnaître à Polignano petite Ville, où on reconnaît au mugissement des Flots dans les Cavernes qu’ils s’y sont, le caractère qu’Horace leur attribue au sujet d’Égnatie, et qu’ils ont singulièrement dans toute cette Côte ; et après cette Ville l’Ad Speluncas que je jugerais avoir été à un endroit avant Ostuni, ou l’on voit une Cale, encore environnée de murs antiques. La pièce notable de la voie, que j’ai dit qu’on voit après ce lieu, a la singularité, que le mur de sa chaussée est d’ouvrage à Rezeau.
La voie que je viens de décrire ne put être destinée plus directement pour Brindes par Trajan, comme on le voit par l’Inscription rapportée de tous ces milles. Mais avant cet Empereur, il paraît que son terme principal avait été Égnatie, ce qui l’avait faite appeler Égnatienne. La vraie voie de Brindes était la voie Appiènne, qui y conduisait par Vénose et par Tarante [Taranto], comme cela conste de deux témoignages réunis de Pompée qui écrivait à Cicéron de le venir joindre à Brindes par la voie Appienne, et de Cicéron, qui parle toujours de ces voyages à Brindes, comme ayant été par les Villes que je viens de dire. Le même point est encore plus précisément établi par Strabon, qui dit expressément qu’il était deux voies de Brindes. La première par la Côte, dont il ne parle que comme d’une sorte de voie de traverse pour les gens à cheval ; et la seconde commode pour les voitures même par Tarente et par Vénose, qui est nommée par lui expressément la voie Appienne.
Nous avons laissé celle-ci à Éclane, jusqu’où nous avons dit, qu’elle était la même avec la Trajane. Là au lieu de suivre la gauche avec celle-ci, elle tournait à droite par les lieux où sont Mirabelle formé des ruines d’Éclane, Fontana-Rosa, Gesualdo, et Frigentum jusqu’où on en trouve les monuments, comme nous avons vu qu’on en rencontre jusqu’à Ariano, d’un autre côté. Celui de Fontana-Rosa quoique rapporté partout, n’en doit pas être moins mis ici sous les yeux, puisqu’il nous apprend touchant la voie, qu’Antonin pourvût également à deux inconvénients qui avaient fait abandonner dans cette partie qui étaient le dégât qu’y avaient fait les eaux et les dangers qu’y apportaient les Brigands. Les monuments de Frigentum consistent en deux Inscriptions sépulcrales entières, et en beaucoup de fragments, dont sont chargées les pierres, dont la vielle et petite Église de S. Marcien fut construite. Parmi ces derniers il en est plusieurs qui appartinrent à des Inscriptions en lettres Palmaires et de Bronze, qui ne peuvent être rapportés qu’à quelque monument d’Éclane, parce que Frigentum ne reçut l’être, qu’il a perdu depuis que lorsque le siège de cette Ville détruite, y fut transféré, et un autre qui put appartenir au lieu même, que personne n’avait encore observé, mais qui est remarquable par la mention qui y est faite de 1054 pieds de la voie sans compter 57 refaits par un Maître des Augustaux. Nul lieu en effet où elle soit plus reconnaissable quoique privée de son pavé, que sous Frigento où elle tirait par l’Amsancte Hirpin que j’ai dit ailleurs en être à trois milles et par conséquent par S. Angelo-lombardo qui est à autant au-delà. Je ne la suivis pas plus loin, parce que les antiques Brigands étant demeurés en possession de ces Parties, on me fit choisir pour Venose, la voie d’Ariano et du Pont-de-Bovino, non qu’elle fut plus sure, mais parce que je m’y pus faire escorter par six Grenadiers de Roi il Macédoine. Le bout de voie reconnu depuis le lieu où fut Éclane, suffit cependant pour montrer, que la vraie voie Appienne jusqu’à Venose, était par ce qu’on en appelle le chemin vieux, qui passe par Bisaccio, par Carbonara et par Monte-verde, qui repondent assez exaucement aux Sub-Romula à l’Aqailonia, et au Pont de l’Auside des Itinéraires, moyennant qui on retranche à l’article du Pont de l’Auside le X. que j’ai dit que les Copistes se sont plus à y faire abonder si souvent. Venose rejointe par moi, par le chemin que j’ai dit, quoiqu’à 18 milles du Pont que la voie avait sur l’Auside ainsi qu’on le voit par tous les Itinéraires qui en ce point sont exacts, n’en est pas moins déclarée située sur la même rivière par Horace dans l’endroit où il se qualifie de né sur ses bords. Mais c’est que l’antiquité regarda, comme appartenant également à cette rivière les deux eaux de l’un et de l’autre côté du Mont-Vultur qui la forment, et dont celle de la droite est justement celle qui passe par Vénose, et ce n’est que cette double eau, qui donne comme deux Cornes à la tête de l’Auside, qui fonde l’épithète de Tauriforme qu’on lui voit chez Horace. La place occupée par Vénose sur cette rivière, y fut formée par la nature même, se trouvant une éminence aplatie de 8 à 10 milles de circuit exactement entourée de fonds, comme de soiffés naturels. Vénose d’ailleurs placée là au centre des Terres, non moins entre le Samnium et la Calabre, qu’entre l’Apulie, et la Lucanie, ce n’est pas merveille que toutes les Nations de ses régions se la soient disputée à l’envi, et que Rome à qui elle tomba enfin la regardât comme si importante, à cause du moyen aisé qu’elle lui fournit soit d’avoir l’œil sur elle. La Colonie célèbre que Venose fut, conserve cependant à peine une ligne dans une reste de Portique, qui respire la magnificence Romaine. On y voit seulement qu’elle ne manqua pas de monuments pompeux à la quantité des pierres antiques mises en œuvre dans les murs de l’Église neuve demeurée imparfaite de la Religion de Mathe, dont plus de vingt sont chargées de mots ou de syllabes en lettres palmaires jadis de Bronze. Le même édifice offre un grand nombre d’Inscriptions entières. La Ville présente, qui n’occupe qu’un bout du terrain de l’ancienne, offre dans sa Place sur un tronçon de colonne antique, un buste d’Horace, qui ne sert qu’à prouver, que la mémoire d’un Citoyen qui lui a fait tant d’honneur, s’y est conservée dans les temps les plus barbares.
De la Ville qu’Horace rendit si célèbre en y naissant, la voie Appiènne passoit au lieu, dont il rendit la Fontaine si illustre en la chantant. On est déjà prévenu que c’est l’antique Bourg de Bandusium, qui fut appelé ensuite, S. Gervais, et Palazzo. C’est la Fontaine de ce lieu, qui fut l’objet véritable du voyage qui m’a fait reconnaître la voie Appienne. Mais comme je ne m’y arrêtai pas en le faisant, par ce que je voulus, que le point qu’il me donna occasion de connaître, ne demeurât pas imparfait, je le passerai pour ce moment, pour n’y revenir qu’après avoir achevé ma notice de la voie Appienne.
Pratilli avait su lui faire faire asses bien les 6 à 7 milles qu’il y a de Vénose [Venosa] au lieu sous Palazzo, où fut Bandusium. Mais là il la fait continuer également par Spinazzuola Bourg entièrement à la gauche et par N.D.de Vanze Abbaye qu’on trouve après 6 milles en se tenant sur la droite. La vérité est que la voie ne fut que vers cette dernière et que c’est le bois, que le lieu fut jadis comme on le voit par le nom de Saltus Bantini qu’Horace lui donne, et qu’il continue à être, qui fut occasion du nom de Silvium qu’on lui voit dans les Itinéraires. C’est sans doute parce que la voie publique y avait prévenu la voie Appienne même qu’Hannibal et Marcellus y eurent ces rencontres dont l’histoire parle. J’observerai sur ce Silvium que l’Itinéraire de Peutinger le plus exact en général, sans doute parce que sa forme de Carte en rendit les copies plus rares, devient le pire de tous à ce terme, sa ligne de la voie Appienne ayant été confondue avec quelque autre qui ne peut avoir rien de commun avec elle. Celui d’Antonin au contraire si défectueux ailleurs, ne peut être regardé que comme assez exact dès lors, puisque j’ai observé, que la somme de ses milles jusqu’à Tarente, s’accorde assez avec celle qui résulte de l’estime présente. On sent l’importance d’une telle remarque pour la situation des lieux de cette partie nommés par les itinéraires. Comme la voie suit visiblement, ainsi que je le vais dire, par Poggio-Orsini Bourg remarquable pour être composé d’une seule Maison dont en a disposé les appartements pour plusieurs centaines de familles par Gravina Ville qui doit ses beaux murs aux Français, par Altamura qu’on est tout surpris de trouver si chétifs après l’avoir jugé quelque chose de considérable d’après plusieurs de ses clochers, qu’on avait aperçus de plus de 20 milles, et puis par une plaine rase et nue à perte de vue, qui n’offre que les deux hôtelleries Viglione et de Candile, jusqu’à la plage de Tarente, comme tel est dis-je, le sens certain de la voie, d’après cette observation, on ne doit pas faire de difficulté sur le fondement des distances seules, de reconnaître Blera à Gravina, Subludatia à Viglione, et l’Ad-Canales à Canile ou Cannito dont le nom est corrompu. Telle est la nature du pays dans l’espace de ces derniers lieux en particulier qu’elle saurait juger, que dans le temps jadis ainsi que dans le nôtre, il ne furent que des simples hôtelleries dépendantes des Bourgs, que la plaine même ne fait pas apercevoir de la voie. J’ai dit que son cours par ces endroits était visible, parce qu’on l’y rencontre avec son pavé antique quasi partout. Ce pavé au reste est si éloigné d’être semblable à celui des voies peint ailleurs, qu’il est inférieur même à celui des pièces de la voie Trajane dont j’ai parlé. On hésite peu pourtant à le reconnaître un ouvrage antique Romain, soit d’après la ligne large et droite qu’on lui voit suivre, soit d’après la considération, que pour avoir moins d’apparence que les autres pavés antiques, il n’en a pas eu moins de durée. C’est après Altamura, que la voie laissait un peu à gauche, que se conserve la plus longue pièce de ce pavé antique, puisque on l’y voit continuer sans interruption jusqu’après Viglione.
Peu de milles après cette hôtellerie, on trouve la Tavernole dépendante de la Ville de Castelleneta, qui était l’ancienne Castanea de la gauche de la voie, où l’on commence à descendre dans la plage de la Mer Ionienne, dont la principale Ville était Tarente où conduisait la voie.
J’ai déjà parlé au long dans la Ière Part. du moral de cette Ville ; j’ajouterai quelque chose ici sur le physique. Au centre d’un enfoncement de terres de près de 400 milles de Côte, il est un double Port; l’un des plus vastes qui ne serait qu’une rade sans deux îles, qui le ferment suffisamment et l’autre plus petit formé dans ce premier par un bras de Mer, qui pénètre 8 milles dans les terres, mais qui outre qu’il n’arrive pas au mille dans sa plus grande largeur à deux endroits où il est fort étroit ; le premier à l’entrée sur laquelle est le Pont présent dont on arrive à la Ville, et qui le bouche, et le second vers le milieu, où je croirais que fût le Pont, que Strabon dit expressément, que antiquité eut également, mais assez grand, pour n’être d’aucun obstacle au passage des plus grands vaisseaux anciens, que l’histoire représente en effet jusqu’au fond. Il résulte de cette forme des Ports, qu’on ne voit, pour le dire en passant, dans aucune Carte Géographique, que l’un et l’autre furent séparés par une langue de Terre d’une Base droite le long du petit et curviligne sur le grand. C’est cette langue ou presqu’île, qui fut couverte quasi jusqu’à son isthme de la Ville ancienne de Tarente, dont cela prouve l’immensité ; puisque la nouvelle toute raisonnable qu’elle est, est réduite à la pointe seule. La place du Château ayant été selon Strabon sur une éminence qui occupait le milieu entre la bouche du Port, et de la grande Place, cella même en fixe la situation dans le lieu, qui forme la tête de la Ville présente. Rien de plus aisé à comprendre, comment ce Château, qu’Hannibal n’avait pu prendre avec la Ville, tenait captifs les Vaisseaux du fond du petit Port. Mais un génie, tel que celui du Général que je viens de nommer, n’en trouva pas moins le moyen de les délivrer, en les élevant à terre, et en les transportant par le milieu de la Ville du petit Port dans le grand. La Rue basse et large, qui put lui rendre une chose si extraordinaire praticable, dut passer non loin du lieu où sont les Carmes déchaussés, dans le jardin desquels on voit les ruines du Théâtre, qu’on fait à voir été au cœur de la Ville et qu’on voit placé là de manière à jouir, ainsi que je l’ai dit ailleurs de toute la vue du grand Port.
Le double Port de Tarente, que la vue seule fait reconnaître capable de reproduire en tous les temps la puissance que nous avons vu qu’il fit jadis, est maintenant de si peu d’usage, qu’on y fut tout étonné, ainsi que j’en suis le témoin, de l’arrivée de la Frégate l’Hirondelle que M. de Chabert y tint quelque temps en station pour les opérations savantes qu’ont fait aborder à tous les Ports de la Méditerranée. La double Mer, qui le compose, ne sert qu’à faire regorger de poisson, la Ville qu’elle baigne. La petite n’y fait pas seulement donner plutôt que vendre les huitres, elle produit douze espèces de poissons exquis pour les douze mois de l’année. Je tairai les deux Rivières, dont Tarente ne voyait que l’embouchure quasi aux deux bouts de sa petite Mer, et qui étaient le Taras, nom qu’on lui avait donné du fils de Neptune, à qui une Ville comme Tarente croyait devoir rapporter son origine, quoiqu’elle reconnût Phalante comme un de ses premiers auteurs, et le Galese nommé par Horace, parce que ces deux rivières en méritent à peine le nom par la brièveté de leur cours, qui n’est que de quelques pas. Mais la richesse de la Nature est frappante en tout le reste. Horace vante de Tarente les Brebis, que l’extrême finesse de leur laine engageait à couvrir de peaux ; un miel qui ne le cédait pas à celui du Hymette, un vert d’oliviers qui le disputait à celui de Venafre, des Crus, surtout celui appelle d’Aulon ; si favorisé de Bacchus, qu’il n’avait rien à envier à ceux de Falerne même. Le Poète ajoute touchant l’air que le printemps y était d’une Longueur inconnue ; et que Jupiter n’y soufflait l’Hiver même que de la moins froide des haleines. On reconnait exactement la Nature de Tarente à tous ces traits. Les toisons n’y font pas de laine, mais de soie. Cela confirmerait l’exposition donnée dans la Ière P. d’une expression d’Horace à ce sujet. Mais je ne l’abandonne pas moins ici d’après le fait des habits de peau donnés anciennement, non seulement aux Brebis Tarentines, mais Attiques comme le dit Varron et Mégaréennes, comme le suppose le bon mot de Diogène à la vue des nombreux enfants nus de Mégare ; qu’il valait mieux être bouc que fils chez ses habitants. II n’est pas jusqu’aux Grenades qui ne perdent tout acide à Tarente, et on y voit jusqu’à trois. Crus qui peuvent se disputer d’avoir été l’Aulon du Poëte, que MM les Calabrais, Barrius et ses commentateurs à la tête, prétendent avoir été une Maison de Campagne d’Horace à Caulonie appelée encore Aulonie. Une telle opinion, laquelle j’aurais dû donner son rang parmi celles que j’ai réfutées, se détruit tellement par la vue seule de l’emploi d’Aulon dans Horace comme d’un caractère propre à cet Angle de terre, que nous avons vu qu’est Tarente, qu’il fallut être Calabrais, pour croire pouvoir le trouver dans l’endroit de la Calabre présente, où j’ai dit dans ma notice du Brutium que fut l’ancienne Caulonie, séparée de Tarente par plus de 300 milles de Côte, et appartenante à une Mer différente de la sienne, puisque ce n’y est plus la Mer d’Ionie, mais celle de Sicile. Si une preuve si claire avait besoin de confirmation, on la trouverait dans Martial, qui nomme le vin d’Aulon non seulement avec l’autre production rare de Tarente qui était sa laine, mais sous le titre même de Vin Tarentin. Ce dernier est surtout concluant, Martial apprenant jusqu’à deux fois dans les livres même qui nomment Aulon, que les titres de ses épigrammes doivent être regardés comme en faisant partie. Je me bornerai à dire touchant l’exemption du froid, que ce qui me chassa de Tarente en Décembre 1766 ce fut les puces de sa malpropre Auberge.
De Tarente la voie se rendait à Brindes où elle finissait. Elle traversait par-là la tête de la célèbre presqu’île de la Yapigie d’une largeur de 40 milles à son isthme après lequel elle va un peu diminuant, et d’environ 70 milles de longueur jusqu’au Cap où Idoménée avait bâti Salente, fameux par un Temple de Minerve changé maintenant en une Église de N.D. appelée S. Maria in finibus terrae. Le pays ne conserve de treize Villes considérables qu’il posséda, que l’ombre d’Hydrunte dans Otranto, Neretum dans Nardo, et Gallipolis qui ne peut avoir diminué, puisque toute l’île ronde assez proche de la terre pour y être unie par un Pont dans le Golfe Tarentin qui la forma anciennement, est remplie par Gallipoli présent. Mais la population en doit être regardée pour cela comme fort peu moindre, puisqu’outre la Ville de Lecce la plus considérable du Royaume de Naples après la Capitale et qui a succédé à l’ancien Aletium dont on voit près d’elle les ruines fécondes en Vases Campaniens, il possède une infinité de Bourgs, dont plusieurs comme ceux de S.Pierre in Calatino, et de Copertino ont l’air de justes Villes. Il ne manque que d’eaux, parce qu’on y chercherait en vain le bras de l’Apennin que les Cartes lui donnent, qui n’y est suppléé que par le Tuf dont le terrain est composé en partie, ce qui nuit à la beauté de son aspect en la plus part de lieux. Du défaut de Monts dans le Cap Salentin, il s’ensuit non seulement qu’il est sans rivières, mais sans fontaines. On y est réduit à l’eau des puits profonds et rien n’empêche de regarder comme telle celle de la fontaine de Mandurie, dont Pline parle comme d’une merveille, parce que son Bassin, ni ne diminue pour tant qu’on y puise ni ne surabonde pour si peu qu’on touche à ses eaux, puisque cette prétendue Fontaine est à 30 pieds en terre, et que si elle est différente des puits ordinaires, c’est qu’au lieu de l’ouverture étroite et verticale qui forme ces derniers, on lui a creusé autour un large terrain dans lequel en descend. Cette Fontaine se voit entre Tarente et Lecce au gros Bourg de Casalnuovo qui offre plusieurs ruines de l’antique Mandurie et une particulièrement que je n’ai vu que là, qui est le mur antique avec un avant-mur encore plus considérable. Sa merveille au reste ne consiste qu’à être semblable à la source de l’eau soufrée d’Amfanete Hirpin c’est à-dire, à n’être que la bouche d’un ruisseau souterrain qui n’y a pas moins son chemin pour passer outre que pour arriver. La vraie merveille du Cap très bien observée par Strabon, c’est que malgré cette disette d’eaux, il n’en est pas moins abondant en tout (des espaces, que le tuf laisse à peine à la charrue, y produisent au 15 et au 20) et que l’abondance des productions n’en empêche pas la plus excellente qualité, à cause de la bonté du climat, qui influe jusque sur les habitants, qui m’ont paru les plus doux de l’Italie.
Mais en parcourant exactement le Cap Salentin, je sortis de la voie. Elle le laissait tout entier à droite. Son cours, ainsi que nous l’avons déjà vu dans un texte de Strabon, était par l’isthme de la presqu’île qu’il forme, et précisément par la Ville d’Urie surnommée Messapienne, pour la distinguer de l’Apulienne du pied du Mont-Gargan, car c’est ainsi qu’il faut lire Pline, et qui subsiste dans le gros Bourg d’Oria, dont S. Charles donna le prix aux pauvres en un jour. Delà il ne lui restait qu’environ une demi-journée jusqu’à sa fin, qui était à Brundisium qui subsiste sous le nom de Brindisi.
Le nom de Brundusium était Messapien, et voulait dire tête de Cerf. La Ville, dont nous parlons, le porta à cause de la forme de son Port, qui consiste en un grand ovale et en deux longues pointes qui en naissent, comme deux cornes d’une tête. La Ville présente est assez exactement embrassée par ces cornes au-delà desquelles elle ne s’étend point. Mais il paraît qu’on ne doit pas douter que l’ancienne n’ait porté au moins ses ouvrages au-delà pour être maîtresse des Rives du grand Port. On l’infère clairement des travaux, dont César chercha à enfermer Pompée avec toute sa Flotte à Brindes. On croit à la vérité dans cette Ville que ces travaux eurent lieu à la première bouche, qui est celle où commencent les pointes. Mais la seule mesure de la digue de César qui était de 30 pieds de chaque côté pour la partie seule faite de bateaux ajoutée à celle formée en pieux (e) écarte l’idée que c’ait pu être à cette bouche plus de trois fois trop étroite pour cela. Il s’ensuit donc que ce fut la bouche même du grand Port qu’il se proposait de fermer: et comme Pompée ne put pas seulement troubler continuellement l’opération pendant le siège mais encore sortir avec tous ses vaisseaux lorsqu’il vit qu’il y eut eu trop de danger de tenir plus longtemps, une conséquence ultérieure encore plus nécessaire, c’est que la Ville, où il se défendît ainsi, avait au moins des ouvrages avancés, capables de tenir l’ennemi à cette distance.
Il ne reste à Brindes, dont le Port ne se soutient un peu que par 1’extraction de l’huile et de laines que des Inscriptions communes, et deux colonnes de marbre Cipollin remarquables par leur hauteur d’au moins cent palmes, par leur situation dans le lieu qui dut être le Fore que Brundisium eut sur le Port, par la base dont elles sont surmontées et par les ornements de leur Chapiteau Corinthien, dont les coins sont formés par des groupes de Sirènes et de Tritons qui marquent que les colonnes furent chargées des Statues des Dieux du Port.

Les protagonistes de l'imaginaire et leurs Oœuvres

Bref profil biobibliographique des auteurs des textes.