Voyage par l’Italie en Egypte au Mont-Liban et e Palestine ou Terre Sainte

Marie-Dominique Binos, Voyage par l’Italie en Égypte au Mont-Liban et en Palestine ou Terre Sainte, t. 1, pp. 213-214.

Le Sirocco […] nous rapprocha des côtes de la Pouille. Cette province, qui a quarante milles de longueur du côté de la mer, passe pour le pays le plus fertile de l’Italie. La beauté de ses plaines se découvrit à mesure qu’on avançait. S. Angelo, la ville de Monfrodonio [Manfredonia], située sur une colline, Barri [Bari], S. Vito, Manopoli [Monopoli], bâties au bord de la mer, sont des villes que nous perdîmes bientôt de vue : les forêts d’oliviers qui entourent les belles maisons de campagne, rangés sur la même ligne, firent place à d’autres objets qui venaient frapper nos yeux. Le 3 juillet nous laissâmes en arrière Stoni [Ostuni], Gravina, Brindesi [Brindisi] ou Brundusium : de grosses tours, dispersées dans les villes voisines, menacent les Barbares qui oseraient en approcher. Les Moissonneurs, fatigués de lever en monceaux les épis courbés par la pesanteur des grains, se reposaient à l’ombre des pommiers de haute-futaie, tandis que le plus gai de la troupe jouit d’une espèce de flûte, dont le son aigu retentissait dans notre vaisseau. Les villes de Schemsamo [Squinzano] et de Zetsi [Lecce] paraissaient loin de la plage à sept milles de distance : nous étions le 5 vis-à-vis Otrante [Otranto], dernière ville du pays de la Pouille; vis-à-vis et du côté oppose est le pays montagneux appelé la Vallona, appartenant aux Turcs. On peut regarder ces deux endroits comme les points où finit la mer Adriatique.

Les protagonistes de l'imaginaire et leurs Oœuvres

Bref profil biobibliographique des auteurs des textes.