Auguste-Firmin Chabrier, Descriptions succintes de Tarente Antique et moderne pour servir à la carte topographique de la Ville et des environs de Tarente, in R. Murdoch, Un rapporto francese su Taranto del 1801, “Archivio storico pugliese”, 1968, I-IV, pp. 236-241
Descriptions Succinctes de Tarente Antique et Moderne pour servir à la carte topographique de la Ville et des environs de Tarente. Par le chef de Bataillons Auguste Chabrier, Commandant les Ingénieurs Géographes
Tarente, Quartier Général du Lieutenant-général Soult, commandant les troupes françaises dans le royaume de Naples
Thermidor An IX [1801]
La Carte Topographique des Environs de Tarente sur un Rayon de 25 milles a compter de la ville, est 3 millimètres pour cent mètres. Une copie a été remise au Ier Consul Bonaparte ; une au général en chef Murat et une autre au général Soult. L’esquisse où les montagnes ne sont point dessinées est restée au dépôt général de la guerre.
A chacune de ces Cartes on y a joint un plan de la ville de Tarente et un point de vue de la petite mer et les environs.
Description Succincte de Taranto Antique.
L’origine de Tarente est enveloppée du voile de la mythologie. L’époque à laquelle plusieurs auteurs s’arrêtent, est 706 ans avant la fondation de Rome, c’est-à-dire 269 ans avant la destruction de Troia ou bien 1453 ans avant l’ère chrétienne. Taras fils de Neptune vint débarquer avec une colonie Spartiate sur les bords de la mer où coule le fleuve tara, cette rivière prit le nom de cet aventurier Grec, et la ville celui du fleuve.
Selon le manuscrit de l’abbé Marciano de Pulzano et d’après Tommaso Nicolò D’Aquino auteur des délices de l’ancienne tarente, il a été trouvé plusieurs monnaies antiques sur lesquelles on voit Taras fils de Neptune avec un trident, un type d’écriture grecque TARAΣ et de l’autre côté de la médaille un jeune homme un sur un cheval, tenant de la main gauche les rennes et de l’autre une branche d’olivier et le mot ENTARAΣ c’est-à-dire père Neptune. Aristote en parlant de la sensibilité des dauphins à la musique assure qu’ils garantirent du naufrage Taras fondateur de Tarente, et que les habitants de cette ville avaient fait empreindre ce fait sur leur monnaie.
Selon Tolémée, tarente se trouvait, au XLème degré de latitude et XLIIème de longitude. Son emplacement était au delà de la porte nommée aujourd’hui de Lecce. Sa forme s’approchait d’un triangle équilatéral dont le périmètre était de 6 à 7 milles d’Italie. Un de ses côtés était appuié sur les bords de la grande rade l’autre sur la petite mer, et troisième faisait face à Rocca Forzata, les témoignages de Strabon, Plin et Nicolò D’Aquino ne laissent par le moindre doute à cet Égard.
Pline met en parallèle les beaux monuments de Rome avec les colosses de Jupiter et d’Hercule de 60 pieds de hauteur ; les colonnes triomphales, les obélisques, les palais, les temples, et les statues que l’on admirait à Tarente.
Tarente ancienne fut longtemps jalouse d’employer les meilleurs artistes de la Grèce. Lysippe maitre sculpteur du célèbre cares de linde celui qui modela le fameux colosse Rodieus, eut l’honneur de modeler et jeter plusieurs grands ouvrages pour la République Tarentine.
Son Gouvernement a été successivement en forme de Républiques comme à Sparte. Parmi les grands hommes qui étaient ou qui habitaient Tarente, Pythagore est celui qui rendit les plus grands Services à la république, elle fleurit sous les Lois pythagoriciennes, mais bientôt au milieu de Ses Succès militaires, du luxe le plus pompeux, la corruption des mœurs, sa Splendeur l’entraînèrent vers sa chute, et sa liberté fut à jamais ensevelie.
C’est vers l’an 466 de Rome que Pyrrus échappé au naufrage vint débarquer avec une partie de se troupes ce Roy qui fut demandé par les tarentins disputa aux Romains par ses victoires l’empire de l’Italie, mais sa bataille de Benevento où il fut défait par Curius l’obligea de retourner en Épyre.
Après la défaite de Pyrrus, les Romains vinrent possession de Tarente. Les habitants supportaient avec peine leur joug bientôt ils appelèrent à leur secours les Carthaginois.
Annibal après la bataille de Cannes vers l’an 549 de Rome, jouissant à purrolo du fruit de ses Victoires et s’y abandonnant à la mollesse, une belle courtisane le Solicita avec la jeunesse tarentine de faire la siège de tarente, dont il s’empara par stratagème la citadelle seule résista ; les Romains maitres de la mer y portaient du secours sans obstacles. Annibal conçut alors et exécuta le projet de faire passer de la petite mer dans la grande rade les Vaissaux qu’il avait pris dans le port de Tarente ; la citadelle barrant le seul passage il les fit transporter sur de machines d’une mer à l’autre. Malgré ce nouvel effort cette citadelle resista 5 années, jusqu’à l’arrivée de Fabius qui chassa les Carthaginois et s’empara de La ville par la trahison d’un capitaine carthaginois séduit par sa Maitresse.
Live, assure que Fabius trouva dans cette ville 49 millions d’argent, des statues colossales d’un grand prix et 30 mille esclaves, ce qui peut donner une idée de ses Richesses.
Selon Polibe qui écrivait 150 ans avant J. C Tarente avait le commerce le plus considérable ; sa situation heureuse invitait les habitants à profiter des avantages de la marine. 30.000 fantassins, 3000 cavaliers et 1000 officiers distingués étaient à sa solde, son armée navale était plus formidable en proportion, on comptait à tarente 250 milles habitants.
Ovide et Horace s’accordent à dire que la situation de tarente par la petite mer et la grande Rade, est semblable à Corinthe qui avait la mer Egée d’un Coté er la mer Ionienne de l’autre.
Jupiter, Hercule, Neptune et Minerve étaient les dieux tutélaires chez les tarentins ce que Osiris et Isis étaient aux Egyptiens.
Enfin tarente fut toujours fidèle aux lois des Conquêrans ; elle fleurit néanmoins jusqu’à la décadence de l’empire roman. Mais bientôt les rapines des gots l’ébranlèrent jusques dans ses fondements. Totila la fortifia ; elle vécut tranquille jusques vers l’an 845. Saba Générale Sarrasin que l’avidité de l’or conduisit dans ces belles contrées la ruina en entier. Nicefero Empereur de Constantinople la fit renaitre de nouveau l’an 961 et Méhemet second entra triomphant par Otranto. les guerres intestines des normands qui subjuguèrent toute, l’Italie vers 1060, celles des Federics, de la reine jeanne, des phillipses et de Ferdinand Ier, Roy de Naples vers l’an 1465, la réduisirent successivement au comble de la misère.
Description succincte de Tarente moderne et ses environs.
Tarente successivement rétablie par les Grecs et les Romains fut toujours une ville commerçante. Sa Situation heureuse et belle appelé tous les négociants de l’Asie, d’Egypte et de Constantinople. Ses environs présentent à la vue un Spectacle surprenant, au Sud les montagnes de la Calabre dont les sommets couverts de neiges s’élèvent jusqu’aux cieux, au nord la chaine des Apennins qui se détache de la grande vers les Sources de l’Ofanto ; la petite mer où débouche le fleuve Galeso si célèbre du temps de Virgile et d’Horace dont les rives charmantes prêtent singulièrement à l’imagination des peintres et des poètes à l’orient une plaine couverte de Casins, d’oliviers et de vignes, deux Salines dont une produit assez abondamment de Sel aux habitants. À l’occident un terrain couvert de vastes forets d’oliviers dont la revenue est incalculable.
La ville moderne occupe la même place où était jadis la citadelle. On y entre par deux portes. Son pourtour est d’environ un mille et demi, entouré par les eaux de ka mer, qui défendent l’accès de ses deux grands côtés et la porte de Naples. Le côté du Sud-est, le seul accessible et défendu par un vieux port flanqué de mauvaises tours, le tout peu ou point susceptible de défense, mais pouvant devenir par le secours de l’art d’une défensive avantageuse, l’on n’y trouve aucun monument remarquable. Mal bâtie, et mal conçue, ses rues sales, étroites et tortueuses, enfin toute La structure de cette ville atteste l’ignorance des siècles et la dévastation des guerres, dont elle a été toujours le théâtre. Les habitants sont au nombre de 16 milles, une 30me de familles possèdent toutes les propriétés des environs. le reste est pauvre la plupart vivant du produit de leur pêche. Les usages tiennent beaucoup à ceux des orientaux la Superstition y triomphe.
Un seul aqueduc porte des Eaux potables à tarente, c’est peut-être le seul ouvrage qui mérite quelques attentions, il a 6 milles de longueur et sa dépense en Eaux est de 219 pouces cubes vis-à-vis la Masserie Statte. Mais le mauvais entretien et sa vétusté font qu’à peine le 5me de Ses Eaux arrivent dans Tarente. Merodio dans son manuscrit sur tarente accorde le mérite de cet ouvrage à l’architecte Nicefero, dans le 10eme Siècle après la défaite des Sarrasins. Les Sources de ces Eaux partent du haute des bas Apennins et viennent se réunir à triglie d’où elles franchissent une vallée par la pression des Eaux Supérieures qui les dorce de s’élever à plus de 150 pieds de hauteur. La petite mer autour de laquelle étaient jadis les maisons de plaisance et le jardins des princes de l’antique tarente, et dont les rives couvertes d’oliviers, de moissons, de vignes, de fruits, de figuiers, d’orangers et de cotons, offre a la ville de tarente d’abondantes richesses par la grande quantité de poissons exuis et de coquillages de toutes espèces qu’on y pêche.
Les environs de tarente Surpassent tous ceux des autres villes qui les avoisinent tant par la variété de leurs productions que par la grande quantité de coton et d’olive qu’on y récolte. Ce qui fait la seule industrie des habitants. L’huile serait bonne mais sa qualité est sacrifiée au maximum du produit. Les vins sont assez bons, mais capiteux, le bleds est beau, les fruits, les figues, les concombres et les melons d’eaux y sont en grande quantité et bons, la Chasse y est abondante, les lievres, les chevreuils, les porcs-sangliers, des porcsepies, des renards et des loups, des ciseaux aquatique et autres for bons à manger.
Généralement le peuple des environs est sain. Les orages le tonnerre y sont fréquents, mais ils contribuent beaucoup à la salubrité de pays. Les vents y soufflent terriblement, celui du Sud s’y fait Sentir avec violence pendant l’été où les chaleurs excessives du jour avec la fraicheur des nuits occasionnent souvent la maladie appelée dans le pays Constipation. On trouve très peu d’eaux stagnantes. Parmi celles des Sources, des fontaines et des rivières quelqu’une sont saumâtres.
Qu’il serait heureux pour l’humanité, les arts et l’industrie de revoir au milieu de cette terre prodigue de bienfaits les descendants de cet antique peuple qui composait tant des cités ; mais ils ne peuvent renaitre que sous s’autres loix. Alors on y verrait briller l’agriculture, on y verrait renaitre ces belles fabriques en rétablissant les fontaines en les sources dont la côte vers Pulzano offre une grande quantité, et où les arbres de tous les climats les plus chauds. L’oranger, le citronnier, le prenadier, les rosiers, les abrisseaux odorans y croissent parfaitement.
On gouterait dans 20 ans peut être du même bonheur dont jouissaient les anciens, le beau ciel, le doux climat, les montagnes, la terre et les Eaux, sont les êmes ; le Loix ont Seules dégénérées et avec elles les mœurs et l’industrie.