La Cathédrale de Troia
François Lenormant, À travers l’Apulie et la Lucanie. Notes de voyages, vol. 1, Paris, A. Lévy, 1883, p. 125-126 : C’est l’extérieur qui est le côté vraiment triomphant de la cathédrale de Troia et qui en fait un monument de premier ordre. Tout autour règne une série d’arcatures engagées et richement décorées, dont les arceaux ne sont pas semi-circulaires, mais surhaussés au-dessus des pilastres qui les soutiennent. Dans l’intérieur de chacun de ces arceaux, là où ne s’ouvre pas une fenêtre, est placé un panneau en losange, en hexagone ou en cercle, encadré d’une moulure ferme et précise et couvert de sculptures ornementales en bas-relief. Là et dans les chapiteaux des pilastres, l’ornementation est toujours d’un goût pur, la composition à la fois riche et claire. Des figures d’animaux s’y combinent avec des végétaux décoratifs ; on y voit aussi des motifs directement empruntés aux modèles antiques, tels que les figures humaines dont le corps se termine par le bas en enroulement de feuillages. Les motifs de ce genre ne contribuant pas médiocrement à donner à l’ensemble un certain cachet qui annonce déjà la Renaissance, et qui, à cette époque, est plus marqué dans l’art décoratif de la Pouille que dans celui d’aucune autre partie de l’Italie.