Marius Bernard, Autour de la Méditerranée. Les côtes latines. L’Italie (de Vintimille à Venise), Paris, H. Laurens, 1897, p. 316 : Là-haut, sur la plate-forme escarpée du cap, des murailles enferment Otrante, l’ancienne Hysdrus fondée par les Crétois. Dans les murs de sa cathédrale s’incrustent les boulets que, en 1480, lança Achmet-Pacha et, dans une chapelle, y sont cachés quelques restes des douze mille prisonniers chrétiens que ce musulman fanatique fit étrangler après la prise de la ville. Un vieux castel domine Otrante et, du haut de sa tour carrée, notre vue s’étend sur la côte qui s’enfuit vers le sud et qui tourne bientôt pour remonter vers le nord-ouest en formant la pointe de Leuca creusée de grottes préhistoriques ; sur la mer où Pyrrhus voulait bâtir un pont qui eût uni la Grande-Grèce et l’ancienne ; sur l’Épire et sur l’Albanie, nuages vaporeux dans les poudroiements du soleil, terre promise à nos prochaines excursions.