André Maurel, Petites villes d’Italie, vol. 3, Paris, Hachette, pp. 24-25 : Le fenouil sauvage forme une haie basse, et, derrière, c’est toute l’étendue du Tavoliere que je vois. Ah ! la belle table ! Immense plateau calcaire à peine recouvert d’humus, juste de quoi faire pousser un peu d’herbe. Vingt centimètres de terre au plus, et, dessous, le roc blanc, sans un filet d’eau autre que celle tombée du ciel et qui, au jour le jour, s’évapore. Par-ci par-là, dès que cela est possible, quelques céréales, à cette époque de l’année toutes courtes et vertes, herbes et céréales pareilles, de champs en friche, abandonnés, que l’absence de toute ferme souligne encore. Derrière moi, Foggia ; devant et autour, rien. Le désert absolu, infini, avec, pourtant, à gauche, la ligne du Gargano, toute grise, d’un gris violet, comme un dos d’éléphant.