Léon Palustre de Montifaut, De Paris à Sybaris. Études artistiques et littéraires sur Rome et l’Italie méridionale. 1866-1867, Paris, Lemerre, 1868, p. 333-334 : Un autre trait de mœurs. J’étais allé visiter l’église della Porta Santa, le seul édifice d’Andria qui empêche de regretter le peu de temps même consacré à cette cité. Après avoir examiné sur les pieds droits d’un riche portail de la Renaissance les intéressants portraits de Frédéric II et de son fils Manfred, je pénétrai à l’intérieur afin de jeter un coup d’œil sur les deux belles coupoles ou lanternes octogones à nervures saillantes, élevées sur pendentifs, qui couvrent un vaste parallélogramme divisé en deux carrés égaux. Dans le moment on chantait les vêpres ; néanmoins mon apparition fut aussitôt remarquée par la pieuse assemblée, qui parut oublier le motif de sa réunion. Le sacristain négligea ses cierges à moitié allumés et vint m’offrir un crayon pour prendre des notes ; le maître de chapelle délaissa le lutrin dans le but de me donner des explications dont je n’avais nul besoin, et je vis l’instant où le curé lui-même allait suspendre ses prières et ses chants.